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Essais
Essais de Patrick Auge Sensei Shihan - Essais de ceintures noires - Autres essais

    Les Responsabilités d'une Ceinture Noire envers la Communauté des Arts Martiaux et la Société
    Essai d'Eddy Fréchette pour l'obtention de son deuxième dan

    Étant détenteur d'une ceinture noire, mes responsabilités se situent donc à deux niveaux:

    1. Face à la communauté des arts martiaux en général.
    2. Face à la société. Je subdivise alors cette catégorie en trois:
         * le côté social proprement dit i.e. les amis, les loisirs, les sports;
         * le côté professionnel i.e. mon emploi comme policier patrouilleur;
         * et finalement, le côté familial.

    1. FACE À LA COMMUNAUTÉ DES ARTS MARTIAUX.

    Dans la grande région de la Capitale Nationale, nous retrouvons plusieurs écoles d'arts martiaux qui enseignent différentes disciplines telles que le Karate, le Tae Kwon Do, le Kick Boxing, le Kung-Fu, le Jujutsu, le Jiu-Jitsu Grappling, l'Aikido et le Thai Boxing. Mon rôle et ma responsabilité comme Aikidoka, sont de promouvoir et d'encourager la pratique de MON ART MARTIAL aux gens qui m'entourent (i.e. amis, famille, confrères de travail) et aussi de promouvoir et respecter les autres arts martiaux ainsi que les gens qui les pratiquent.

    Mon professeur m'a toujours enseigné que tous les arts martiaux sont bons et qu'ils méritent le respect des gens qui pratiquent ces autres arts martiaux. Donc lorsque je rencontre des amis ou confrères qui s'entraînent sérieusement, alors je m'empresse de connaître leur progression et je les encourage à continuer et à persévérer.

    2. FACE À LA SOCIÉTÉ.

    Comme je l'ai mentionné auparavant, je divise cette facette en trois.

    PREMIÈREMENT
    LE CÔTÉ SOCIAL proprement dit i.e. avec mes amis, et mes autres activités, sports et loisirs. Cela fait vingt ans maintenant que je pratique l'Aikido. Mes amis et les gens qui m'entourent dans mes autres activités, savent que je pratique l'Aikido. Il est donc important que par mon attitude et mon comportement, je démontre du sérieux et un respect pour l'art que je pratique. Il est aussi important que je fasse une bonne promotion de l'Aikido Yoseikan Budo tout en valorisant aussi les autres arts martiaux qui s'enseignent dans la région.

    DEUXIÈMEMENT
    LE CÔTÉ PROFESSIONNEL comme policier patrouilleur. Je suis policier patrouilleur depuis de dix-sept ans maintenant et chaque fois que j'ai l'occasion de promouvoir l'Aikido comme art martial et comme outil de travail approprié à l'exercice de notre profession, je m'empresse de le faire. À plusieurs occasions, j'ai dirigé mes confrères aux différentes écoles d'Aikido de la région (Collège de l'Outaouais, Académie, Université d'Ottawa, Club du Centre RA). L'Aikido style Yoseikan Budo est, selon moi, l'art martial le mieux adapté à la profession policière.

    Étant donné que les individus appréhendés et arrêtés par les policiers doivent l'être en respectant le tableau sur la problématique de l'emploi de la force appropriée et en respectant les articles 25 (application de la force nécessaire), 26 (force excessive) et 27 (recours à la force raisonnablement nécessaire) du Code criminel Canadien, notre style d'Aikido nous permet donc de respecter à la fois les individus arrêtés, la problématique de l'emploi de la force et la loi canadienne. Les articles 25, 26 et 27 du Code criminel Canadien, s'appliquent à tout citoyen qui se voit dans l'obligation de se défendre contre une agression physique ou pour défendre ses biens. En tant que policiers, en plus de procéder aux arrestations en respectant ces articles du Code criminel, nous devons aussi nous assurer d'utiliser que la force nécessaire.

    Exemple: si le contrevenant que je dois arrêter m'insulte ou refuse d'obtempérer, alors je ne suis pas justifié à le confronter physiquement selon le tableau d'utilisation de la force. Par contre, si ce même contrevenant utilise ou tente d'utiliser un objet quelconque pour me frapper ou bien pour éviter d'être appréhendé, alors je suis justifié à utiliser soit mon bâton, soit mon poivre de Cayenne ou bien utiliser mon arme à feu si cette agression peut mettre ma vie ou celle d'une autre personne en danger de blessures graves ou la mort. Il est donc très important que je sois comme policier, contrairement au citoyen, en mesure de me contrôler dans les situations qui se présentent, même si ces situations sont parfois d'une rare violence.

    Mon entraînement des vingt dernières années en Aikido m'a permis de bien me contrôler et de contrôler plusieurs situations qui, je crois sincèrement, auraient pu dégénérer en des situations beaucoup plus graves. Malheureusement, encore aujourd'hui avec tous les outils de travail offerts aux policiers, il y a encore des situations qui font la manchette des médias parce que certains policiers ont perdu leur clame et n'ont pas bien maîtrisé leurs outils.

    TROISIÈMEMENT
    LE CÔTÉ FAMILIAL. Je fréquente quelqu'un depuis dix-sept ans maintenant et nous sommes mariés depuis neuf ans et joyeux parents de deux enfants. Lorsque ma partenaire et moi avons débuté notre relation, cela faisait déjà trois ans que je pratiquais l'Aikido au Collège de l'Outaouais. Ma partenaire savait déjà que j'allais devenir policier. Elle a rapidement constaté que la pratique de l'Aikido faisait partie intégrante de mon horaire et que l'Aikido était aussi un complément à mes autres activités comme le hockey, la course, le vélo, la natation, le touch football, les poids et haltères...

    Dix-sept ans plus tard et avec de nouvelles responsabilités qui se sont ajoutées au fil des années (être mari et père, études universitaires en Droit et en Administration des affaires, superviseur de quinze agents), j'ai cessé presque la totalité de mes activités sauf la marche, le vélo et l'Aikido. L'Aikido fait partie de l'horaire familiale. Si des activités ou des sorties sont prévues, je m'assure (dans la mesure du possible) que cela n'interfèrent pas avec l'horaire de mes entraînements. Même mes cours universitaires sont choisis en fonction des journées ou des soirées que je suis libre de l'Aikido. Malgré qu'à l'occasion certains entraînements ou camps ou cliniques sont à des moments où des activités personnelles et familiales sont planifiées, je tente de respecter mes heures d'entraînement tout en évitant des conflits avec ma partenaire et mes enfants.

    De plus, pour ma partenaire et moi notre priorité c'est Dieu, ensuite l'un pour l'autre, ensuite nos enfants, ensuite notre travail, notre entraînement, nos études... Il est donc important pour moi (et ma partenaire) qu'il y est une continuité entre mes valeurs fondamentales et mes principes de vie, et ce qui est véhiculé dans mon entourage (i.e. au travail, à l'Université, dans nos familles...). Je ne cacherez pas que ce n'est pas à mon travail, ni à l'Université ni dans ma famille que les valeurs et principes que je recherche sont pratiqués.

    Par contre, ce que vous devez laisser transparaître est que vous croyiez en (et que vous avez) de bonnes valeurs familiales et de bons principes de vie. Dans ses exposés oraux, mon professeur transmet un respect pour la famille, un respect de l'individu, un respect pour les plus faibles que soi, un respect pour les autres arts martiaux (en autant qu'ils sont bien enseignés et pratiqués), un respect pour l'environnement, un respect pour la santé que nous avons. Vous nous enseigné à accepter les autres tel qu'ils sont sans les juger. Donc pour moi, il est important de m'associer avec des gens comme lui qui démontre du respect, de la persévérance, de l'amitié et qui véhicule de bonnes valeurs fondamentales et de bons principes de vie.

    En guise de conclusion, pratiquer un art martial comme l'Aikido depuis vingt ans, demande de ma part une certaine discipline et disponibilité, demande de la part de ma famille une certaine compréhension de l'importance que l'Aikido a dans ma vie. L'étude de l'Aikido demande aussi de la persévérance car cet art martial est constamment en évolution, il ne semble pas y avoir une fin en soi. La façon de faire les choses et les techniques, sont toujours revues, polies et corrigées par le Maître Mochizuki et mon professeur. Au fil des années, j'ai appris qu'il ne faut pas prendre pour acquis les techniques et la façon de faire les choses.

    Également lorsque l'on parle de persévérance, mon professeur et son épouse sont de parfaits exemples. Ils s'entraînent depuis 1962 et n'ont jamais cessé. Mon professeur nous a quitté pour la Californie il y six ans maintenant et quatre fois par année il revient au Canada nous enseigner et il garde toujours contact avec le Maître Mochizuki. Mon professeur a montré et démontré que les années d'entraînement de la ceinture blanche à la ceinture noire ne sont que la base de l'Aikido et que rendu à la ceinture noire, c'est là que l'on débute notre vrai apprentissage de l'art martial.

    Si Dieu me prête la santé pour encore plusieurs années, l'Aikido est une activité que je pourrais toujours pratiquer et ce nonobstant mon âge, ma forme physique, ma vitesse, mes réflexes ... car je pourrai toujours adapter les techniques de l'Aikido style Yoseikan Budo à mes capacités physiques comme nous le démontre si bien Maître Minoru Mochizuki.

    Eddy Fréchette, Septembre 2000



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